« Prendre le large vers les îles du Frioul où le compositeur Benjamin Dupé présentera son « opéra maritime » : l’événement, sans doute, de cette 29ème édition du festival de Marseille ! » – Télérama
« Un manifeste écologique et opératique. Musicalement, cet opéra est aussi un petit bijou, magnifié par la présence de la mezzo soprano Pauline Sikirdji. » Stéphane Capron – France Inter
« L’œuvre renoue avec les débuts de l’opéra, sa pureté originelle. Le tempo de l’ensemble de la pièce a une lenteur organique, celle du marcheur et du rameur. La voix s’y déploie, large, puissante, pleine, parfois lyrique, sans que cela soit l’effet de la sonorisation. Pensée initialement pour le plein et grand air, elle apporte ici moins de décibels qu’un subtil travail de couleur et d’écho. Le dispositif technique apporte, paradoxalement, de l’intimité, de la minutie, du jeu entre les échelles dynamiques (du pianissimo au fortissimo). L’auditeur est comme immergé : au milieu du son comme au milieu de l’eau. Le vibrato en est rendu plus vertical, à l’image des reliefs abrupts du site naturel. Le souffle est long, tandis que le timbre prend la couleur du sable blond.
Le récitant Pierre Baux, à la voix et aux mimiques aiguisées, sardonique et ironique, s’adresse directement au public, qu’il peut prendre à partie. L’acteur sur-articule son texte, le double d’un geste qui scande chaque groupe de mots, afin de dégager la dynamique interne de la langue, la rapprocher de la musique comme du ressac ou des rafales de vent : tel un slam élémentaire.
Sur le plan instrumental, la musique présente des textures le plus souvent continues, denses, ouvragées par le Quatuor Tana et le violon de Madeleine Mitchell, la flûte de Claire Marzullo, la clarinette et clarinette basse de Mathieu Steffanus. Elle est arrondie et agrandie par un instrumentarium développé de percussions (Laurent Mariusse), qui lui donne sa diversité de couleurs et de dimensions sonores. L’ensemble se veut à la fois abstrait, très écrit, et concret, évocateur et comme improvisé : chants d’oiseaux, roulis de sable et de galets, jets d’embruns, plongées en eaux claires ou troubles, l’oscillation d’une écriture à l’autre se faisant souplement ou abruptement. Les musiciens se synchronisent très précisément aux deux voix, qui sont, littéralement, directrices.
Le public applaudit, son imaginaire s’étant sans doute enrichi de nouvelles perspectives géomusicales. » Florence Lethurgez – Olyrix
« Vous avez pris la mer, vous avez traversé » commence à chanter Pauline Sikirdji, magnifique soprano habituée du répertoire contemporain, vêtue d’un ample pantalon de lin et d’un bustier couleur terre, en écho aux vêtements portés par les sept musiciens et musiciennes installés derrière elle. Dans l’auditorium du Mucem, le public imagine alors et se laisse porter dans l’histoire ancestrale et naturaliste racontée par ce spectacle musical.
Pour faire vivre le territoire des petites îles de Marseille, dont le Frioul, le librettiste remonte en effet à 20 000 ans en arrière, époque où ces îles étaient accessibles à pied. Dans une alternance dramaturgique, la chanteuse et le récitant qui l’accompagne retracent l’histoire géologique, anthropologique et naturelle de ces îles méditerranéennes. Tous les deux racontent la démarche entreprise par l’équipe artistique, qui a accompagné les ornithologues du Parc naturel des calanques pour baguer des oiseaux, dont des puffins.
On croise des phoques, des aurochs, des gabians et des puffins donc, dont le chant était assimilé à celui des sirènes, ce qui donne lieu à un très bel air, chanté par Pauline Sikirdji, parmi les quelques beaux moments lyriques portés par la chanteuse, dont un final très poétique.
Entre musique d’illustration et bruitages évocateurs, la musique accompagne avec une belle amplitude ce récit à deux voix. Après la faune, il y a bien sûr la flore, que les deux acteurs-chanteurs égrènent avec étonnement et gourmandise. Grâce à la richesse de ce vocabulaire scientifique, on se familiarise avec les enjeux de cet écosystème fragile que forment les îles du Frioul. L’opéra se transforme alors en plaidoyer écologique. » Delphine Goater – Resmusica
« Une musique qui invite à un voyage immobile au gré de flots imaginaires.
Les premières notes de (f)riou(l), un opéra maritime, s’envolent et résonnent au cœur de l’écrin de béton et de verre imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti. Rappelant les sonorités d’une balade au bord des flots, clapotis, chants d’oiseaux, brise caressant les pierres friables des côtes méditerranéennes, crissement du sable, la partition ne démérite pas.
À l’écoute du microcosme qu’est cet archipel marseillais, se nourrissant de son histoire, de son écologie, de sa géologie, Benjamin Dupé en raconte les singularités dans un livret tant chanté que déclamé. Avec ingéniosité, le compositeur en esquisse, par la musique et par les mots, quelques traits. L’imaginaire et la voix limpide, lumineuse de la mezzo-soprano Pauline Sikirdji que soulignent habilement les cinq musiciens font le reste. » Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – L’œil d’Olivier
« La flûte, les violons, la clarinette et les percussions aux sonorité minérales se répondent dans un ballet aquatique. La mezzo soprano Pauline Sikirdji aux graves ronds et chauds, en parfait accord avec la clarinette et le comédien Pierre Baux à la présence corporelle unique qui lui permet de se métamorphoser aussi bien en Ulysse, qu’en rocher ou en gabian, déploient une magnifique fresque poétique et écologique. » Agnès Freschel, Anne-Marie Thomazeau, Chloé Macaire – Zébuline
« Les retours de plusieurs de mes collègues qui ont pu y assister sont unanimes sur la qualité de ce que vous avez produit et de sa beauté sensible. Ils ont également retrouvé les éléments de notre territoire dans votre projet, aussi je souhaitais vous remercier d’avoir si bien retranscris ces ambiances, ces histoires et cette biodiversité que nous souhaitons protéger. […] [Mathieu Sette (chargé de la programmation événementiel du Parc)] a lui-même assisté à la représentation dimanche soir qu’il a trouvé particulièrement passionnante. » Magali Veyrat [Chargée de mission Interprétation et Projets socio-culturels] – Parc national des Calanques
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